Le projet VALOR

Le principal objectif du projet VALOR est de mieux caractériser et évaluer la faisabilité technique, environnementale et socioéconomique de différentes filières de vermicompostage pour valoriser les biodéchets urbains. Cela nous a conduit à bâtir un programme scientifique faisant appel à une approche pluridisciplinaire (sciences agronomiques, sociales, économiques et écologiques et du territoire). La revue bibliographique a permis d’identifier plusieurs enjeux importants pour le projet, couvrant différents champs disciplinaires. Chaque enjeu, formulé sous forme d’un questionnement, fait l’objet d’un lot dans le projet. L’articulation des lots et l’implication des partenaires sont illustrées dans la figure 1.

• Caractérisation des filières de vermicompostage collectif sur la métropole de Lyon

Pour concevoir le projet, nous sommes parti du constat que le processus de vermicompostage est mal connu et que les produits issus de ces techniques sont aujourd’hui mal caractérisés. Le lot 2 ‘Caractérisation des filières de vermicompostage collectif sur la métropole de Lyon’ répond ainsi aux questions  suivantes: Quels types de filières sont développées aujourd’hui (Tâche 2.1), quelles quantités (et flux) de matières sont mobilisées et pour quelles qualités de produits issus des différentes filières (Tâche 2.2) dans la métropole de Lyon  ?

• Evaluation agroécologique du vermicompost

La caractérisation des produits est essentielle pour sécuriser et mieux comprendre leur utilisation en agriculture, et plus particulièrement en agriculture biologique. Toutefois cela ne présume pas de leur devenir une fois épandu au champ. Ainsi, le lot 3, Evaluation agroécologique du vermicompost répond à la question : Quel est l’impact du vermicompost sur différents services écosystémiques rendus par les sols, et plus particulièrement sur la préservation de la fertilité du sol, la rétention en eau, la conservation de la biodiversité et la production de biomasse agricole  ? Ce lot s’appuie sur des expérimentations chez des agriculteurs en AB (péri urbains), où différents compost, digestat et vermicompost ont été épandus avec des objectifs agronomique (tâche 3.1) ou de préservation de services écosystémiques (tâche 3.2).

• Analyse socioéconomique des bénéfices (ou inconvénients) du vermicompostage

En parallèle des analyses agroécologiques des vermicomposts, le lot 4 a pour objectif de conduire une analyse socioéconomique des bénéfices (ou inconvénients) du vermicompostage, en répondant aux questions : Comment s’organisent les différentes filières de vermicompostage (ressources acteurs flux) (tâche 4.1) ;
quelles sont les coûts et bénéfices économiques de ces filières (tâche 4.2), quelles sont les externalités et comment les identifier dans le cadre d’un projet de développement territorial durable (tâche 4.3) ? Ce lot mobilise les sciences socio-économiques (EVS), via des analyses qualitatives et quantitatives issues d’une collecte de données et d’informations via la réalisation d’entretiens auprès des acteurs de la filière.

• Déploiement de filières sur d’autres territoires

Les trois lots brièvement décrits s’inscrivent dans les travaux menés sur la métropole de Lyon, et sa zone agricole périphérique. En effet ce territoire présente plusieurs avantages : il existe déjà des filières de vermicompostage collectif, les acteurs des filières sont identifiables, des expérimentations ont déjà été initiées chez des agriculteurs AB en périphérie de la métropole. Toutefois, il apparaît nécessaire d’étudier le déploiement d’une telle technique dans d’autres territoires ainsi que le modèle de développement territorial que celui-ci implique (circularité des matières entre la ville et la campagne, préservation de l’environnement, bénéfices agronomiques, création de richesse…). Ainsi le lot 5 répond-il à la question : Comment déployer ces filières sur d’autres territoires, avec leurs propres enjeux et spécificités ? Pour traiter cette question, nous allons d’une part bâtir des scénarios potentiels de déploiement des filières sur d’autres territoires (tâche 5.1). La tâche 5.2 identifiera les freins et leviers de développement alors que la tâche 5.3 s’intéressera à la réplicabilité des expérimentations, en mettant en évidence les principes généraux d’une analyse de la filière transférable à d’autres territoires.